Simca (acronyme de « Société industrielle de mécanique et carrosserie automobile ») était, à l'origine, une firme automobile franco-italienne, créée par Fiat pour produire en France des véhicules sous licence, vendus sous la marque Simca-Fiat de 1935 à 1938, puis sous la seule marque Simca.
Ce procédé a permis à Fiat de vendre ses modèles sur le territoire français sans payer de taxes d'importations et de droits de douane, car Simca était une entreprise basée en France et qu'il n'existait pas, à l'époque, de politique de libre-échange entre les deux pays.
La marque est créée juridiquement le 2 novembre 1934. Sa production démarra le 1er juillet 1935.
Simca absorbe Ford France en décembre 1954. La firme y gagne une grande usine à Poissy qu'elle agrandira considérablement et aussi une nouvelle gamme de modèles à moteurs V8 à l'esthétique américaine : les nouvelles « Vedette 55 » déclinées en diverses finitions et variantes de carrosseries (Versailles, Trianon, Régence, Marly, puis Beaulieu, Chambord, Ariane, Présidence).
Des voitures plus accessibles à la classe moyenne, comme la Simca 1000 (qui éclipsera la Renault Dauphine et connaîtra 16 ans de succès), prendront ensuite leur place.
La marque sera reprise successivement par Chrysler, puis par Peugeot qui en 1979 renomme Simca et les marques britanniques de l'ancien groupe Rootes en Talbot, nom attribué à une marque de voitures de sport et de luxe de l'entre-deux-guerre rachetée par Simca en 1958 et disparue en 1960, au motif que celle-ci disposait d'une bonne image tant en France qu'au Royaume-Uni. En fait, elle évoque surtout des souvenirs à ceux qui ont joué avec la Talbot Lago T26C de course de Dinky Toys dans les années cinquante.
Le choix peut paraître logique dans la mesure où le nom de Simca était quasiment inconnu outre-Manche. Mais les marques de l'ancien groupe Rootes que Talbot venait remplacer (Sunbeam notamment) étaient aussi connues que Simca en France. C'est d'ailleurs une Talbot Sunbeam (et non une Talbot) qui sera championne du monde des rallyes en 1981.
Cette confusion d'appellations s’avérera être avec le recul une erreur stratégique majeure. De plus, les modèles produits ensuite ne vont pas refléter l'ancienne image de luxe et sportive. Tout cela entraîne la disparition de la firme, six ans plus tard.
La marque Simca fait aujourd'hui partie du patrimoine commun du groupe Stellantis, unissant Fiat, Chrysler et PSA Peugeot Citroën, propriétaires respectifs de Simca.
La vente à ChryslerEn 1958, le constructeur américain Chrysler devient actionnaire à 25 % de Simca en rachetant les 15 % du capital appartenant encore à la Ford Motor Company et en prenant 10 % supplémentaires. Simca fabrique alors 200 000 voitures par an et, toujours en manque de place rachète le constructeur Talbot pour son usine de Suresnes.
En 1961, les dollars américains permettent à Pigozzi de lancer un nouveau projet - étudié chez Fiat - la Simca 1000. Les solutions techniques, dérivées de la Fiat 850, sont similaires à celles de la Renault R8 avec un petit 4 cylindres placé en porte-à-faux arrière dans une carrosserie cubique à trois volumes. Les modèles de présérie de la 1000 sortent des chaînes de Poissy en juillet 1961 et elle est présentée au salon de l'auto de Paris en automne. La Simca 1000 rencontre un long succès qui durera jusqu'en 1978, tandis que la gamme Vedette est arrêtée.
La participation de Chrysler passe à 63 % en décembre 1962 avec la vente de la majorité des actions détenues par Fiat qui, avec les facilités du Marché commun, souhaite maintenant se séparer de Simca pour créer sa propre filiale française. Pigozzi est limogé sans ménagement quelques mois plus tard lorsque les Américains s'aperçoivent que la transaction ne comprend pas Simca Industries qui regroupe diverses infrastructures et marques indispensables à la bonne marche de Simca Automobiles.
Pigozzi se replie avec amertume chez Simca-Industries, dont il est également le PDG. À son décès prématuré, un peu plus d'un an plus tard (il ne se remit jamais de son éviction de Simca Automobiles), il est remplacé par Umberto Agnelli qui rebaptise Simca Industries en Fiat France Société Anonyme (FFSA). Il en fait ainsi, à nouveau, la filiale française de Fiat. De la SAFAF de 1928 à la FFSA de 1964, Fiat a bouclé la boucle autour du protectionnisme français avec Simca.
En 1963, Georges Héreil, ex-patron de Sud-Aviation (le constructeur des avions Caravelle) devient le nouveau PDG de Simca et doit batailler ferme face à sa direction américaine pour défendre le projet de la nouvelle Simca 1100 (projet ébauché par Pigozzi à partir d'une étude Fiat qui sera commercialisée par sa filiale Autobianchi sous le nom de Primula). Les dirigeants ne veulent en effet pas engager d'argent pour étudier un nouveau véhicule alors que certains modèles de la gamme Chrysler pourraient être mis sur le marché français. Finalement Héreil obtient gain de cause et la Simca 1100 (hayon arrière et traction avant à moteur transversal) est lancée en 1967 : c'est un nouveau succès avec plus de 2 millions d'exemplaires vendus jusqu'en 1981.
En juillet 1970, la société Simca est renommée Chrysler France, à la suite du rachat total par le constructeur américain du solde des actions encore détenues par Fiat. La marque commerciale Simca est cependant conservée sur les modèles jusqu'en 1980. Durant les années 1970, Chrysler Europe va négliger d'investir suffisamment dans l'évolution de ses mécaniques et de sa gamme, et va rapidement se retrouver à bout de souffle.
En
octobre 1970, lors du salon de l'Automobile, Simca présente les Chrysler 160, 160 GT, et 180 &
2 Litres. Le nom Chrysler sème le trouble auprès de certains clients qui se demandent s'il s'agit bien d'une Simca ou d'une américaine aux dimensions européennes.
La genèse de ce modèle est compliquée : Chrysler est entré dans le capital du groupe anglais Rootes (Hillman, Humber, Singer, Sunbeam, Talbot, Commer et Karrier) et contrôle, en France, Simca. Les bureaux d'étude de ces deux sociétés conçoivent au même moment un nouveau modèle de routière, motorisé par un 1600 et un 1 800 cm³ voire par un six-cylindres.
Pour la marque française, un projet baptisé 929 est présenté comprenant trois prototypes respectivement dessinés par Simca (XA), Bertone (XB) et Chrysler (XC). Le projet est annulé par la direction de Chrysler qui choisit la proposition anglaise de Rootes, la C-Car dont les lignes s'inspirent de l'Hillman Avenger influencé par le style américain "coke-bottle". Le moteur six-cylindres Humber (malgré les 31 millions de Livres déjà investis) est toutefois écarté au profit des blocs quatre cylindres de Simca.
(source Wikipédia)
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